PartagerPartager

Réunion de lancement à Nairobi

©UniversityofNairobi

Date de publication : 13/07/2023
Enseignement
International
Recherche

Le Complexe en Ingénierie et en Science de l’Université de Nairobi sur de bons rails…

Après une première mission à Nairobi en juillet 2019, la signature d’un MoU en 2020 et la signature de l’accord tripartite à Paris le 11 mai dernier, les écoles de ParisTech – AgroParisTech, Chimie ParisTech – PSL, École des Ponts ParisTech, Mines Paris – PSL – étaient de retour au Kenya pour lancer des activités concrètes en partenariat avec l’Université de Nairobi et CentraleSupélec. La délégation, forte de onze personnes, est revenue enthousiaste après avoir constaté le très fort engagement de tous les partenaires sur le projet.

Les écoles de ParisTech – AgroParisTech, Chimie ParisTech – PSL, École des Ponts ParisTech, Mines Paris – PSL – ont fait le déplacement à Nairobi début juillet pour lancer le partenariat tripartite (Université de Nairobi – ParisTech – CentraleSupélec/Université Paris-Saclay) signé le 11 mai à Paris.

Ce partenariat est le fruit des actions que chacun de partenaires avait lancées au préalable. En effet ParisTech avait mis en place les premières actions de partenariat avec l’université kenyane dès 2019 grâce au soutien du Ministère des Affaires étrangères et de l’Europe dans le cadre du programme ADESFA (Appui au développement de l’enseignement supérieur français en Afrique), puis grâce à un financement Erasmus+ (Mobilité internationale de crédits) qui a permis des mobilités croisées malgré la pause due à la pandémie. De son côté, CentraleSupélec était également en relation avec cette université. La visite d’une délégation kényane en 2022 à ParisTech avait été notamment l’occasion d’une réunion de travail rassemblant toutes les écoles françaises impliquées sur le campus de CentraleSupélec.

La signature de cet accord tripartite permet donc de capitaliser sur les efforts déployés par chacun et d’unir des forces pour un même objectif, celui d’accompagner l’UoN dans la mise en place de ses centres d’excellence et de contribuer à l’ouverture vers l’Afrique dans chacune de nos écoles.

Ainsi au cours de ces cinq jours, différents conférences, workshops et réunions ont eu lieu afin que les partenaires définissent et planifient des actions concrètes destinées à accompagner la construction du Complexe en Ingénierie et en Science et la refonte de la formation d’ingénieur.

Une séance inaugurale de haut niveau

La semaine a débuté par une séance inaugurale où Stephen Kiama, Vice-Chancelier de l’UoN, a indiqué que le Complexe devait permettre à son université de se positionner aux avant-postes de la formation, de la recherche et de l’innovation en Afrique de l’Est et de contribuer au développement économique du pays et de la région tout en répondant aux défis globaux et en augmentant l’employabilité des étudiants. Il a salué la création du Comité consultatif des entreprises (Corporate Advisory Committee) qu’intègrent les cinq entreprises présentes ce jour-là - Bureau Veritas, Saint-Gobain, Schneider Electric, Total Energies, Elgon Kenya.

Arnaud Suquet, ambassadeur de France au Kenya, a rejoint le vice-chancelier sur la question des défis globaux, en particulier la sécurité alimentaire et le changement climatique, et affirmé que ce projet emblématique de la coopération franco-kenyane devait notamment permettre de développer les mobilités croisées des étudiants et des personnels. Bertrand Willocquet, directeur régional de l’AFD, a souligné le caractère gagnant-gagnant de ce partenariat. Enfin, au nom des écoles françaises, Fethi Bedioui, directeur des relations internationales à Chimie ParisTech, a relevé le rôle majeur que joue l’Université de Nairobi dans la région ; les écoles sont heureuses de pouvoir l’accompagner dans sa progression.

Des discussions constructives, dynamiques et intenses

Ensuite des ateliers ont été organisés pendant trois jours par le Directorate of University Advancement & Institutional Development de l’Université de Nairobi et coordonnés par Marc Zolver, expert technique international depuis septembre auprès de ce service. Ceci a permis à chacun des participants de mieux connaître les partenaires et aux experts de nouer des contacts précieux pour l’avenir.

Chacun des ateliers était consacré à un des piliers du partenariat : relations université – entreprises, recherche et innovation, formation, internationalisation. Chaque atelier, très participatif, a donné lieu à des discussions par petits groupes réunissant à la fois des représentants des écoles françaises, de la faculté de science et technologie et de la faculté d’ingénierie, au cœur de la construction du Complexe, mais aussi de la faculté d’agriculture et de la faculté de commerce et management. La délégation française a été impressionnée par l’organisation de ces journées et la richesse des discussions avec les partenaires kenyans et entre facultés.

La participation des entreprises à l’atelier sur les relations université – entreprises a été particulièrement appréciée. Elles ont ainsi eu l’opportunité de présenter les enjeux du partenariat de leur point de vue, les difficultés rencontrées dans leur recrutement, la manière dont elles souhaitent s’investir auprès de l’Université de Nairobi. Les participants se sont ainsi attachés à identifier les obstacles à la coopération entre l’université et les entreprises ainsi que les solutions. L’entreprise kenyane Elgon Kenya a présenté l’Agricultural Technology Innovation Center (ATIC) qu’elle finance et qui sera créé dans les prochains mois sur le campus de la faculté d’agriculture.

Les discussions ont permis de faire émerger les points de convergence notamment sur les relations université-entreprises ainsi que sur la recherche et l’innovation. L’Université de Nairobi conduit en effet déjà de nombreuses actions en termes d’innovation (ex. C4D sur le campus de Chiromo) et les partenaires français s’attacheront à l’accompagner dans leur structuration globale et leur montée en puissance.  L’enjeu est maintenant de construire un modèle économique durable qui permette de pérenniser le futur Complexe.

Concernant la formation d’ingénieur, l’Université de Nairobi devra encore définir le périmètre exact de l’activité (niveau bachelor et/ou master, cursus, durée des formations…) concerné et trancher entre plusieurs scénarios proposés par les participants de l’atelier :

  • La rénovation de curricula thématiques existants ;
  • La mise en place de modules transversaux qui seraient applicables à différents curricula ;
  • La création de toutes pièces d’un parcours d’excellence bachelor/master en cinq ans répondant aux standards internationaux, qui comprendrait deux premières années dédiées aux fondamentaux, puis à la fois des cours dispensés par la faculté de science et technologies et par la faculté d’ingénierie, mais aussi plus d’activités expérimentales que ce n’est le cas actuellement ainsi que des activités de type projet, stage etc. Ce serait ainsi une sorte de « class of honors » plus généraliste formant des ingénieurs capables de travailler dans différents environnements et servant de modèle pour les autres cursus.

Enfin sur l’internationalisation, Anne Nkoidila qui pilote la création de la direction des relations internationales avec l’appui de Marc Zolver, a présenté un état des lieux, ce qui a permis d’échanger sur l’organisation de cette fonction dans les différentes écoles françaises.

Des visites bilatérales riches d’enseignement

Après cette séquence collective de trois jours, les écoles de ParisTech ont profité de leur séjour pour se présenter à une vingtaine d’étudiants de bachelor et de master en science et ingénierie (chimie, géologie, énergie…) intéressés par le cycle ingénieur proposé par les écoles pour certains et par des stages en recherche, voire une thèse pour d’autres.

Les écoles ont ensuite rencontré des interlocuteurs travaillant dans leur domaine de prédilection. Chacune d’entre elles a ainsi visité le ou les départements de l’UoN qui les concernaient : le département de chimie à la faculté de science et technologie pour Chimie ParisTech, la faculté d’agriculture et en particulier le département Science des aliments, Nutrition et Technologies pour AgroParisTech et enfin les départements Génie civil et Environnement et génie des biosystèmes à la faculté d’ingénierie pour l’École des Ponts ParisTech et Mines Paris. Autant d’opportunités de commencer à identifier les sujets d’intérêt commun et à de discuter des futures modalités de coopération : accueil de doctorants et de stagiaires en France, mobilité de chercheurs, mobilité d’échange d’étudiants, enseignement à distance, cotutelles, projets de recherche.

Les représentants d’AgroParisTech ont également rencontré Vincent Abt, conseiller agricole, qui a mis en place un French Agro Club réunissant entreprises françaises et kenyanes et ceux de l’École des Ponts ParisTech et de Mines Paris le conseiller développement durable, Matthieu Ecoiffier, et Julie Trognon qui pilote le club Energies renouvelables-Ville durable. Les écoles ont ainsi pu recueillir des informations précieuses pour comprendre l’environnement dans lequel évoluent leurs partenaires kényans et leurs problématiques. L’École des Ponts ParisTech a enfin repris contact avec le bureau d’études Seureca que les écoles avaient déjà rencontré en 2019 ; l’entretien a ouvert de belles perspectives de coopération.

La délégation française a enfin fait le point à la fois avec l’ambassadeur et le service de coopération scientifique et universitaire qui suit ce projet ainsi qu’avec la direction régionale de l’AFD. C’est en effet un projet phare d’envergure à la fois pour le Kenya et pour la France qui prend forme.

Beaucoup de travail en perspective pour les prochains mois

Alors que la première pierre du Complexe en Ingénierie et en Science doit être posée en 2024 pour une ouverture prévue en 2027, le travail va maintenant se structurer dans chaque pilier autour d’un binôme franco-kenyan, voire d’un comité qui pilotera les activités.

Des workshops scientifiques devraient avoir lieu dès l’automne afin que les chercheurs partagent leurs travaux et identifient précisément des synergies et des pistes de coopération. Des chercheurs des écoles françaises devraient participer, au moins à distance, à la Semaine Recherche et Innovation que l’Université de Nairobi organise traditionnellement à l’automne. Et une première cotutelle de thèse entre l’Université de Nairobi et Chimie ParisTech est en cours de mise en place pour un démarrage en janvier 2024 avec Serah Wanjiku qui a déjà effectué un stage de six mois en master dans l’école française grâce à un financement Erasmus+.

Un deuxième workshop sur la formation devrait être organisé afin que les experts travaillent sur les différents scénarios qui ont émergé et proposent celui qui conviendra le mieux à l’Université de Nairobi. Des cours en ligne pourraient être partagés. Des missions d’enseignement devraient également avoir lieu comme cela a déjà été le cas en novembre dernier pour Chimie ParisTech. L’Université de Nairobi devra également définir plus précisément ce qu’elle souhaite faire dans les centres d’excellence afin que le design intérieur du Complexe corresponde aux activités envisagées.

Bref, un partenariat gagnant-gagnant qui ouvre de belles opportunités pour les uns et les autres.

 

 

Retour à la liste des actualités